La théorie féministe, c’est de la politique en cabinet ?

Lorsqu’on parle de féminisme, on pense souvent à un combat militant ou politique. Mais on oublie que les théories féministes peuvent profondément enrichir la manière dont on accompagne une personne. Intégrer une perspective féministe en thérapie, ce n’est pas « faire de la politique » dans l’intimité du cabinet. C’est apprendre à voir que nos souffrances ne viennent pas seulement de l’intérieur, mais aussi d’un monde structuré par des inégalités. Tout le monde peut y trouver des bénéfices. Y compris les hommes.

Les origines de la thérapie ne sont pas si neutres

Nombre de penseurs depuis Platon ont réfléchit à la relation corps/esprit, à nos émotions et leurs fonctionnements. Ils nous ont permis d’avancer de manière colossale sur la compréhension du psychisme humain.

Mais, comme dans la science en général, ces penseurs étaient surtout des hommes. Lorsque les premières femmes ont eu accès à la recherche en psychologie, elles ont ouvert des champs de réflexions inaccessibles auparavant. Elles ont notamment mis en lumières le regard masculin et ses limites.

Par exemple : l’hystérie diagnostiquée qu’aux femmes et parfois utilisée pour discréditer leurs discours.

Ce n’est pas « dans ta tête »

Ces origines de la thérapie influencent encore aujourd’hui les approches en cabinet. La théorie féministe propose une lecture précieuse : elle remet en question l’idée que les difficultés individuelles doivent toujours être traitées comme des « défaillances personnelles ». Elle invite à explorer les liens entre la souffrance intime et les structures sociales.

  • Comment parler d’estime de soi sans évoquer les normes de beauté irréalistes ?
  • De charge mentale sans prendre en compte les inégalités dans le partage des tâches domestiques ?
  • De légitimé quand on subit du racisme quotidiennement ?
  • De violences sexistes et sexuelles sans évoquer les traitements subis par celles et ceux qui les dénoncent ?

Cela signifie que l’on ne va pas réduire la détresse à un simple manque de confiance ou à une mauvaise gestion émotionnelle. On va aussi explorer l’environnement social, apprendre à reconnaître les injonctions silencieuses qui traversent nos vies. Cela aide à comprendre que certaines blessures ne viennent pas d’une faiblesse, mais d’une exposition répétée à l’injustice.

Une invitation à sortir de la culpabilité et retrouver sa puissance

Avec l’aide l’hypnose, les théories féministes intersectionnelles proposent des voies d’émancipation et de reconstruction.

  • Savoir les reconnaître les injonctions.
  • Distinguer ce qui nous appartient vraiment de ce que la société nous fait porter.
  • Remettre les responsabilités au bon endroit.
  • Se reconnecter à notre capacité à agir.
  • Revaloriser nos ressentis et notre estime de soi.

Il est important d’intégrer que notre mal-être n’est pas isolé, qu’il est partagé par nos semblables , qu’il a une histoire et des causes collectives.

En bref, une approche féministe ne cherche pas à « réparer » des individus cassé·es, mais à accompagner des personnes vers plus de compréhension, d’émancipatio, de lien avec elles-mêmes et le monde.

Merci de m’avoir lu !

Anne Beaupuy