Mieux comprendre ses émotions : tempête ou boussole

C’est quoi, une émotion ?

En psychologie, une émotion est une réaction temporaire et complexe qui implique le corps, les pensées et les comportements. Par exemple, si je vois une araignée :

  • Mon cerveau l’interprète comme une menace → je ressens de la peur.
  • Mon corps réagit → mon cœur s’accélère, ma respiration change.
  • Je passe à l’action → je monte sur une chaise ou je m’éloigne.

C’est un état transitoire (Ekman, 1992), ressenti par toutes les personnes humaines, quelles que soient leur culture ou leurs apprentissages.
Mais attention : la plupart des recherches sur les émotions sont ethnocentrées, menées sur des personnes blanches occidentales, ce qui laisse de côté les vécus émotionnels dans d’autres contextes culturels (Mesquita & Frijda, 1992).

Pourquoi les émotions peuvent être si pénibles ?

Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles les émotions sont vécues comme difficiles :

  • Elles peuvent envahir, sembler ingérables ou trop intenses.
  • Parfois, on ne les reconnaît peu ou pas.
  • On les subit sans comprendre.

Le résultat donne souvent la sensation d’être une personne trop intense, incapable de gérer ses angoisses ou son stress. On se sent en incompétence ou en dysfonctionnement. En plus les autres ont l’air de gérer tellement mieux que nous.

A force on peut même, sans s’en rendre compte, associer un sentiment de honte à l’apparition de certaines émotions.

Rassurez-vous : ce n’est pas vous le problème

Premièrement, la société occidentale nous apprend que pleurer est un échec ou une faiblesse, que trop ressentir, c’est « être instable » ou hors normes. Le présupposé derrière est que notre raisonnement devrait être suffisant pour nous réguler. Et qu’on devrait même s’autoréguler sans aucune aide des autres.

Ces messages touchent encore plus fort les femmes et les minorités de genre, souvent taxées d’hystériques (pas merci Freud) ou de trop émotives. Le syndrome méditerranéen en est un bon exemple.

Deuxièmement, si certaines émotions sont aujourd’hui difficiles à gérer aujoud’hui, c’est parce qu’à un moment, elles ont été la meilleure solution de survie disponible.
Votre cerveau a fait ce qu’il fallait pour vous protéger, et il privilégiera toujours la survie au confort ou à la sérénité.

Cette réaction est adaptative, même si elle ne l’est plus dans le présent.

Mais alors, pourquoi ça fait si mal parfois ?

Selon la théorie de l’attachement de John Bowlby, c’est en lien avec les personnes qui nous ont entouré enfant que l’on apprend, idéalement, à identifier et réguler ses émotions.

Mais ces personnes (parents, proches, adultes référents) ne sont pas toujours disponibles émotionnellement : par manque d’apprentissage, à cause d’un traumatisme, d’une dépression, d’addictions, ou d’une absence physique ou psychique.
Sans leur présence soutenante, l’enfant peut se retrouver seul avec ses émotions. C’est là que la réponse adaptative a fait de son mieux. Même si cela crée de la confusion, voire une difficulté à ressentir ou réguler certaines émotions une fois adulte.

Les émotions : ennemies ou alliées ?

Ça peut paraître contre-intuitif, mais les émotions sont avant tout des messagères précieuses. Elles expriment nos besoins fondamentaux.

Plus on apprend à les reconnaître, plus on peut y répondre avec justesse. Cela apaise notre corps et notre système nerveux, améliore notre clarté intérieure et renforce notre capacité à traverser les moments difficiles. Cela permet aussi de mieux ressentir les émotions agréables comme la joie, la fierté ou la tendresse. Et on gagne en confiance en soi !

Ce n’est pas une quête de perfection émotionnelle. Ce n’est pas grave de galérer parfois. Ce qui compte, c’est le mouvement, même minime, vers un accueil et une compréhension avec plus de compassion.

Il est possible, avec du soutien, de réapprendre, d’assouplir les anciens automatismes de protection et d’en créer de nouveaux, plus adaptés à votre vie d’aujourd’hui.

Et aussi d’identifier là où la société nous faire sentir en incompétence alors qu’on a tout a fait d’être vulnérable.

L’hypnose est un outil précieux pour approcher ces automatismes en douceur.

En résumé

Les émotions ne sont ni trop ni pas assez. Elles racontent quelque chose d’important sur vous, vos besoins, votre vécu. Apprendre à vivre avec elles, c’est comme réaccorder son instrument intérieur. Plus on pratique, mieux on connaît et plus on va avec le flow.